Paul Roger-Dalbert
Une vie donnée pour Dieu et les hommes, 1917-2004
Né le 30 décembre 1917 dans une famille lyonnaise du quartier des Brotteaux, Paul est baptisé quelques jours après en l'église St Pothin. Petit dernier d'une famille de cinq enfants, il grandit avec son frère et ses deux sœurs de douze à dix-sept ans ses aînés. Famille ouverte aux autres, où l'on prie, où règne la confiance en Dieu et l'optimisme. Famille qui connaît l'épreuve de la mort d'un enfant de dix ans... Lorsque Paul a quatre ans, son père meurt subitement. Sa famille et des amis proches de ses parents se montrent très présents et solidaires.
Son frère Noël, sa sœur Henriette, se marient, sa sœur Lucienne entre au monastère de la Visitation à Fourvière. Elève du collège jésuite de La Trinité, Paul y entend " l'appel scout " et rejoint la 19e Lyon, - la " troupe du collège ". Il vit seul avec sa mère et rejoint fréquemment ses neveux et nièces, les amis de ses parents et leurs enfants, en fin de semaine et durant les vacances. Il a été pour ses neveux et nièces un grand frère, plein de gaieté et d'attention. Il passe son baccalauréat de Philosophie en 1935. C'est au camp scout dont il est responsable, en juillet 1935, dans le Queyras, qu'il annonce son projet d'entrer au noviciat des Jésuites. Il a 18 ans.
Sa formation dans la Compagnie suit le parcours classique de cette génération, avec diverses interruptions dues à la deuxième guerre mondiale : il sera un temps infirmier militaire. Ordonné prêtre le 31 juillet 1948 il devient " père spirituel " des élèves de 12 à 18 ans, au Collège St-Michel de St-Etienne. Ce premier ministère dure dix ans, avec une interruption de trois ans à Paray-le-Monial.
Appelé à Paris à l'automne 1956 (il a 38 ans), il se consacre à l'animation des " Congrégations mariales " pour la France. Avec l'accord du père général Pedro Arrupe, et sous l'impulsion du P. Louis Paulussen, qui poursuit à Rome le même objectif, il en fera les " Groupes de Vie Chrétienne " (GVX). Le P. Gonzague Duvoisin le rejoint en 1959, pour répondre au dynamisme de ces groupes qui naissent dans de nombreuses villes de France. Plus tard viendront Josée Gsell et le P. Jean-Claude Dhôtel. C'est le deuxième chantier apostolique de Paul pendant quinze ans, jusqu'en 1971. Il a 55 ans.
En 1971, il est remplacé comme Assistant National par le P. Claude Flipo. Il demande à aller à Marseille. Il appartient d'abord à la communauté de Notre-Dame du Roucas, où il " donne les Exercices spirituels ". Puis il intègre la " mission ouvrière jésuite " dans le quartier de la Busserine. Il travaille comme aide-soignant, tout en étant aumônier diocésain de la Fraternité catholique des malades, et, pendant six ans, supérieur de la communauté de La Busserine. Ensuite, devenu supérieur de la communauté jésuite de la rue St Eloi, il garde des engagements apostoliques jusqu'en 1995.
Il souhaite alors rejoindre une communauté de pères âgés pour y servir ses Frères jésuites comme " père spirituel ". Il va avoir 78 ans. Envoyé à la Communauté de Pau, il se consacre avec optimisme à cette tâche, tout en gardant des ministères à l'extérieur, en particulier l'accompagnement, jusqu'à son départ définitif pour La Chauderaie, d'une Communauté Locale de Vie Chrétienne). Mais il est de santé fragile et doit se faire soigner à Lyon, à partir de janvier 2004. Il est alors accueilli avec affection par ses Frères jésuites âgés de la Chauderaie. La maladie de ses jambes (artérite) se dégrade progressivement, jusqu'à une amputation, dont il ne se remet pas. Il rejoint la Maison du Père, le mardi 6 juillet 2004, à 87 ans.
Cf. Va vers mes frères - Paul Roger-Dalbert, sj.
Portrait par Blandine Dahéron.
Supplément à Vie Chrétienne, n° 508, juin 2005