Josée GSELL
1925-1999
Josée GSELL nait en 1925, en Alsace, au village de St Hippolyte. Elle y découvre la Jeunesse Agricole Chrétienne (JAC), ancêtre de notre MRJC. Jeune adulte, elle " monte à Paris " pour participer à l'équipe nationale de la JAC, puis à l'animation du "Centre de voyages des jeunes ruraux".
Au cours de cette période, vers 1960 (elle avait environ 35 ans), elle est amenée à découvrir la démarche des "Exercices Spirituels" de St Ignace de Loyola, d'abord à travers une lecture du Père Rahner, puis en vivant elle-même cette expérience à l'occasion de retraites spirituelles. Très vite elle a senti et reconnu les résonances profondes que suscitait en elle cette démarche ignatienne. Elle lui permettait de mieux connaître Jésus-Christ, de percevoir plus nettement l'appel à devenir son disciple, à s'offrir sans réserve à Lui avec l'aide de la Vierge Marie. Elle lui permettait de découvrir sa vocation personnelle, sa façon de participer à la mission de l'Eglise, dans une vie toute apostolique. Cette démarche des "Exercices Spirituels", elle allait la vivre et l'approfondir tout au long de son existence : elle y trouvait la source et le centre unificateur de sa vie, et c'est ce qu'elle désirait partager avec d'autres pour les aider à grandir en liberté à la suite du Christ. Dans le sillage de cette expérience, elle se trouve associée à l'équipe de laïcs et de jésuites (les Pères Paul Roger-Dalbert, Gonzague Duvoisin, Jean-Claude Dhôtel…) qui, dans ces années 60-70, vont être au point de départ de la "Communauté Vie Chrétienne".
Dans l'esprit du concile Vatican II (présence au monde, vocation des laïcs), au cours de cette période où les études ignatiennes avaient permis une meilleure découverte des "Exercices Spirituels", en dialogue régulier avec le Père Arrupe, alors supérieur général de la Compagnie de Jésus, et sous l'impulsion du P. Louis Paulussen, qui poursuit à Rome, et pour le monde, la même tâche, cette petite équipe discerne un appel du Seigneur. Elle y répond en donnant naissance en France à la "Communauté Vie Chrétienne". Josée en sera pendant dix ans la secrétaire nationale.
En 1971, elle est appelée à devenir secrétaire mondiale de ce qui est encore la Fédération Mondiale des Communautés Vie Chrétienne, à Rome. Elle va assurer ce poste durant une quinzaine d'années. En plus du courrier, de la revue " Progressio " et des préparations des congrès mondiaux (tous les trois ans à cette époque), Josée est appelée à de constants voyages, dans tous les continents et dans la plupart des pays, notamment pour animer des sessions de formation. C'est ainsi qu'elle sera en 1979 à Lyon pour le premier week-end de la jeune Région Rhône-Alpes, avec celui qui en était alors le premier et tout nouvel Assistant Régional, Bruno Marchand. Elle y reviendra peu après pour diriger la première session de formation des Accompagnateurs CVX. Elle cesse ce travail en 1987 (elle a alors 62 ans). Elle revient alors en France, en Alsace, à Colmar.
Au cours de ces douze dernières années, sans bruit, prenant appui sur sa longue expérience humaine et spirituelle, Josée se met au service de nombreuses personnes (laïcs, prêtres, religieuses), et de groupes qui lui demandent de les accompagner. Elle met aussi ses compétences au service de plusieurs congrégations religieuses de la région, en animant des sessions de formation et des retraites... jusqu'au jour où, fin avril 1999, une attaque cérébrale interrompt brusquement son activité et lui impose un mystérieux silence. Désormais, pour elle comme pour le Christ sur la croix, "tout repose dans l'unique oblation". Elle mourra en juin, à 74 ans. Le curé de la paroisse de Colmar où elle est enterrée sera fort surpris de trouver pour les funérailles de cette paroissienne anonyme une église comble, avec des gens venus de partout, et un message de condoléance du Cardinal Préfet de la Congrégation pour l'Apostolat des Laïcs !
Pierre-Marie Hoog, deuxième successeur de Paul Roger-Dalbert comme Assistant National de la CVX, écrira à cette occasion :
" Elle était le dernier acteur vivant de la renaissance de la CVX avec Paul Roger-Dalbert. Peu de personnes auront autant qu'elle contribué à l'essor et à l'approfondissement du charisme ignatien auprès des laïcs, d'abord en France, puis de Rome à travers le monde entier. Sa capacité à toujours ramener à l'essentiel comme la chaleur de son amitié auront fait d'elle une extraordinaire éveilleuse. "