Nous l’entendons évoquer son espérance,
lorsqu’il disait : « Père, dans tes mains je remets mon esprit »
après avoir crié : « Mon Dieu, pourquoi m’as-tu abandonné ? »
Il a été jeté dans l’horreur du tombeau,
ce gouffre dans lequel on s’enfonce sans fin ;
et maintenant, le voici sur la terre ferme,
debout,
chantant un chant nouveau,
totalement nouveau,
parce que son expérience est aussi totalement nouvelle :
il est le premier qui a traversé la mort de part en part pour être à jamais vivant.
Il peut se réjouir :
beaucoup le reconnaîtront vivant,
beaucoup alors se lieront au Seigneur
aussi fortement qu’il a été lié à la croix ;
et ils pourront renoncer à tout ce qui est tentative pour échapper à la mort par ses propres forces : la violence, la trahison.
Devant lui, l’œuvre de Dieu se révèle dans toute sa splendeur,
et il en fait mémoire :
comment Dieu ne désirait ni offrande ni sacrifice
– il n’est pas une idole qu’il faut nourrir sans cesse de nos souffrances –
il cherchait simplement une oreille ouverte, un cœur ouvert ;
alors, lui, Jésus, est venu
pour accomplir la volonté de Dieu,
ce qui est écrit dans le livre :
« L’Esprit de Dieu est sur moi,
il m’a consacré par l’onction,
il m’a envoyé porter aux pauvres la bonne nouvelle du Règne de Dieu,
libérer les prisonniers, rendre la vue aux aveugles … »
Devant tout Israël,
il a annoncé la justice de Dieu,
sans relâche enseignant et guérissant,
jusqu’à ce que tous les fardeaux qu’il avait pris sur lui
à la place de tous ceux qui étaient prisonniers du péché et de la mort
lui retombent dessus,
l’accablent jusqu’à perdre cœur.
Alors il a crié :
« Daigne, Seigneur, me délivrer…
Tu seras l’allégresse et la joie de tous ceux qui te cherchent…
Mon Dieu ne tarde pas ! »
Au matin de Pâques,
le Ressuscité ne se pose pas en superman,
vainqueur unique au terme d’une aventure individuelle.
Il est la tête du corps, la tête de l’Eglise,
son corps dans les douleurs, jusqu’à la fin du monde.
Solidaire de ce corps et de chacun de ses membres,
il appelle :
« Mon Dieu, ne tarde pas »
« Notre Père… »
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